• Il était une fois... Griselles

    Il était une fois... Griselles   GRISELLES

     

    De gueules à l'aigle d'or, au chef d'argent chargé de trois tourteaux aussi de gueules. 

     


    Le château de Griselles :

    Composé d'une enceinte en forme de long rectangle, défendue par un mur suivant la configuration du terrain sur lequel il est bâti. L'épaisseur du mur est, à la base, de 3M40 ; sa hauteur, au-dessus du sol intérieur, est encore de plus de 2 mètres. Les seize tours de l'enceinte sont des demi-circonférences faisant saillie à l'extérieur. Le château est séparé du reste du plateau par un fossé large et profond. Ce fossé est arrêté au nord par un mur se reliant à une défense de forme triangulaire élevée en avant de la porte. L'enceinte mesure 225 mètres de long sur 110 mètres de largeur moyenne ; la superficie est d'environ 2 hectares et 1/2.

    En 1406, Jean-Sans-Peur fait saisir les châteaux, forteresses, villes, rentes, redevances et revenus que le comte de Tonnerre tient dans le duché de Bourgogne. Cette saisie a lieu suite à «certaines grandes offenses commises par le comte à l'encontre de nous, notre noblesse et seigneurie, dont nous sommes très mécontents.»  Le fief de Griselles fut saisi l’année suivante. Jean-Sans-Peur en détruisit de fond en comble le château-fort. Cependant il paraît, par le dénombrement de la baronnie et châtellenie de Griselles, fait en 1604 et 1649, que cette forteresse servait encore à ces époques de guet et était l'objet d'une garde.  

     

    Griselles a appartenu à de grandes maisons du royaume de France : 

    Il était une fois... Griselles  Hugues de Montréal, évêque de Langres et vassal des Ducs de Bourgogne, échangea en 1228 les possessions qu'il avait au fief de Griselles contre celles de Mussy possession du comte de Tonnerre. En 1268, Robert de Bourgogne devient vassal de l'évêque de Langres pour Griselles et autres lieux.     

    Il était une fois... Griselles  Guillaume de Mandres II° du nom, Chevalier, Seigneur de Montureux, Vereux, Prantigny et la Maison-du-Bois, Ecuyer d'écurie du duc de Bourgogne, Capitaine des villes et châteaux de Tonnerre, Ligny-le- Châtel, Griselles et Châtillon-sur-Seine. Il épouse, en 1413, Jeanne d'Arguel, fille de Poincard d'Arguel, seigneur de Chenecé et de Marguerite d'Avillé. 

    Il était une fois... Griselles   En 1418 le duc de Bourgogne prend possession de Laignes, Griselles et Nicey qu'il donne au comte de Charollais, son fils.

     Il était une fois... GrisellesEn 1461 Laignes, Griselles, Crusy, etc., rentrent dans la maison de Chalon.  Jean de Sainte-Croix tient de son beau-frère Louis de Chalon, le château et la châtellenie de Griselles et la ville de Laignes. Comme sa femme mourut sans lui avoir donné d’enfant, les gens du duc de Bourgogne s'emparèrent de ces fiefs, mais le duc, en ordonna la restitution.

    Il était une fois... Griselles Succède en 1500, la maison de Husson en la personne du comte Claude de Husson.

     Il était une fois... Griselles  Antoine de Clermont, comte de Clermont, vicomte de Tallart, seigneur d'Ancy-le-Franc, de Husson, de Laignes, et de Griselles. Gouverneur du Dauphiné, grand-maître et général réformateur des eaux et forêts de France, beau-frère de Diane de Poitiers. La baronnie de Laignes et la baronnie et châtellenie de Griselles se maintiennent dans la famille des Clermont jusqu'en 1684.

      Il était une fois... Griselles   En 1684, le marquis de Louvois rachète par adjudication le comté de tonnerre qui comprend, entre autres, la baronnie et châtellenie de Griselles.

    En 1781, les religieux de Molesmes étaient seigneurs de la presque totalité du village. Le seigneur de Nicey avait un fief consistant en propriétés et en une redevance sur la ville de Griselles.

     

    Impôts, taxes et autres prélèvements:

    Le roi envoyait des agents chargés du recouvrement de l’impôt. Ils devaient inscrire tous les revenus (dénombrement) des nobles de toutes les provinces du royaume.  

    Extrait du dénombrement de 1539, pêle-mêle :

    • Notre Chastel de Gryselles avec les droits de guet et de garde est à présent ruiné et de nulle valeur. 
    • Les amendes arbitraires réservées et reçues par le receveur, peuvent valoir 20 sols tournois (2).
    • La prévôté de Gryselles : 10 sols avec les cires.
    • Le tabellionnage (droit qu'avaient les seigneurs d'établir un tabellion, un notaire pour instrumenter dans leur ressort.)  de Laignes et de Gryselles vaut 60 livres tournois.
    • Le scellé aux contrats : 1 livre tournois.
    • Pour les habitants non clercs : 15 sols tournois, payables à la saint Rémy et aux Brandons (premier dimanche de carême) : 2 sols.
    • Pour les clers : 15 sols tournois à la saint Rémy, et pareille somme aux Brandons suivants. Pour les serfs, moitié des dits droits.
    • Le péage de Laignes et de Gryselles, vaut 10 sols avec les cires.
    • Les lots de Laignes & de Gryselles, 6 liv. tournois et les cires.
    • Les redevances et rentes ordinaires de Laignes et de Gryselles : 18 livres 16 sols 4 deniers.
    • Les Usages de Gryselles que les habitants se refusent de payer, les Essarts et Brûlis de Gryselles : 30 arpents avec les habitants de Niceys.

    Et encore ….

    Antoine de Clermont, comte de Clermont, vicomte de Tallart, seigneur d'Ancy-le-Franc, de Husson, de Laignes, et de Griselles. Gouverneur du Dauphiné, grand-maître et général réformateur des eaux et forêts de France, beau-frère de Diane de Poitiers. Déclare aux envoyés du Roi, un revenu annuel de 660 livres tournois(1). Il sera taxé de 100 livres tournois au titre de l’impôt.

     

    Plus tard, Antoine de Clermont arrive à être exempté d’impôts bien que sa fortune est augmentée de 20 livres. Messire Antoine Comte de Clermont, chevalier de l'Ordre du Roy, seigneur des fiefs, terres et seigneuries de Laignes, Griselles et Ancy le Franc, valant de revenu par an 680 Livres tournois. «Mr Dissier a démontré que le dit Seigneur Comte de Clermont est capitaine de cinquante lances. Sur ce, nous l'avons déclaré exempt».

      

    (1) Ancienne unité monétaire de référence, utilisée pour pouvoir convertir des sommes dans une même unité, à une époque où une multitude de valeurs était en circulation. Très grossièrement, et pour fixer un ordre de grandeur, on peut considérer qu'une livre tournois au 14éme siècle équivaudrait à 10 000 euros 2011 .

    (2)Valeur d’un sol : approximativement celui d'un euro de 2005